Menace terroriste : création de nouveaux emplois dans les armées
« Le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité. » Ce sont les mots du président de la République lors du Congrès de Versailles, après les attentats de novembre 2015. Entre autres mesures annoncées alors, la création de postes supplémentaires dans la police et la gendarmerie vise à ramener les effectifs à leur niveau de 2007. A cela s’ajoute la création de 800 postes supplémentaires dans les armées dans les trois années qui viennent. Petit tour d’horizon pour voir de quoi il retourne.
La révision de la loi de programmation militaire
Ce texte prévoyait initialement la suppression de 10 000 postes dans les armées. Cette mesure n’est plus d’actualité. François Hollande décide même d’augmenter les ressources prévues pour le ministère de la défense dans le cadre de la loi de programmation militaire. L’idée est « notamment de financer les coûts de fonctionnement et d’équipement associés à ces effectifs supplémentaires », selon le communiqué de l’Elysée. Ajoutons également que cette création de 800 postes se fera sur les trois années qui viennent et bénéficiera aux unités opérationnelles, les services de renseignements et la cyberdéfense.
Une mesure considérant les « contraintes spécifiques des armées »
Le communiqué de l’Elysée n’a pas manqué de constater que les forces françaises sont de plus en plus déployées « en opération extérieure comme sur le territoire national ». Le renforcement des effectifs est donc une mesure qui vise à répondre aux « contraintes spécifiques des armées en termes d’activité et de condition militaire ». Entre autres, 10 000 soldats patrouillent depuis janvier 2015 sur tout le territoire français, dans le cadre de l’opération Sentinelle. Une opération qui coûte 1 million d’euros par jour, pour rappel. Le commandant des légionnaires jugent cette opération peu intéressante, mais rassure que ses soldats de 24 nationalités différentes y prennent part « avec cœur ».
Nécessité fait loi
Quand le président Hollande a martelé que le pacte de sécurité l’emporterait sur le pacte de stabilité, il s’adressait très explicitement à l’Union européenne. En effet, Bruxelles contraint Paris à stabiliser le déficit public à 3 % du PIB, voire en dessous. Sauf que depuis le 13 novembre 2015 notamment, la donne a changé et cet objectif n’est plus faisable à court ou moyen terme. L’Exécutif français entend effectivement renforcer les effectifs et les moyens d’activité des unités opérationnelles, de la cyberdéfense et des services de renseignements. Par ailleurs, les forces françaises sont présentes sur plusieurs théâtres d’opération. Si l’opération Serval a été concluante au Mali, l’opération Sangaris s’était enlisée pendant pratiquement deux ans en République centrafricaine. Et les combats font toujours rage dans le cadre de l’opération Barkhane, dans le Sahel. A cela s’ajoutent les opérations de l’aviation française en Iraq et en Syrie. Nécessité fait loi parce que l’on voit un gouvernement qui prend plusieurs décisions coûteuses alors même que l’Etat français est endetté à plus de 2 000 milliards d’euros. Sans oublier que l’Etat ne peut pas escompter une augmentation significative de ses recettes en raison d’une timide reprise de la croissance et d’une faible inflation. Le FMI vient même de revoir à la baisse sa prévision de croissance pour les pays européens : la prévision passe ainsi de 1.5 à 1.1 %.