[Mode] Le No Gender détruit la binarité vestimentaire

Le mouvement No Gender est porté par des personnes qui se considèrent non binaires. Soit elles passent d’un genre à l’autre en permanence, soit elles sont « gender neutral » – elles n’ont pas de genre défini ou ne veulent pas en définir. Mais comment cette tendance se traduit-elle en société ?

Le mouvement No Gender

Issus de la génération des millenials, les partisans du No Gender remettent en cause la binarité du genre – rose ou bleu, poupée ou voiture, jupe ou pantalon… – et son inflexibilité. D’où la variante « gender-fluid » qu’adoptent certains qui eux, n’ont pas de genre défini et ont les deux genres à la fois. Le terme « non-binaire », dans lequel de nombreuses personnes de ce mouvement se retrouvent, désigne le fait de ne pas guider ses choix en fonction de son genre.

Seulement, la société est construite sur cette binarité, à commencer par notre langue. Comment désigne-t-on quelqu’un qui ne se reconnait dans aucun genre ? Il existe le pronom « iel », mot-valise, donc néologisme, de « il » et de « elle » ou encore l’écriture inclusive. Soit deux pratiques peu répandues.

Au-delà de l’acceptation générale du concept, les partisans de la non-binarité espèrent des changements officiels pour les intégrer dans la société. Cela pourrait être par exemple la possibilité de choisir le sexe neutre dans les documents administratifs ou d’aller dans des toilettes unisexes.

Et dans la mode ?

Cette tendance est arrivée en 2014 dans le monde de la mode.

Pour les non-binaires, l’habillement est un peu choisi selon l’humeur. Plutôt talons, plutôt sweat à message, qu’importe, il faut juste trouver une tenue qui plaise.

La forte médiatisation des célébrités est un tremplin pour ce type de mouvement. Cela permet de légitimer en quelques sortes une mode qui semblerait ridicule pour certains, comme un homme en jupe (voir le shooting Vuitton de Jaden Smith) ou avec du rouge à lèvres. Si le mouvement prend de l’ampleur, des pièces non genrées sont susceptibles de remplir les boutiques de vêtements et de devenir ainsi la nouvelle norme. Il y a quelques années, on n’imaginait pas un homme porter un sac à franges ou un Longchamp ; comme quoi, rien n’est figé !

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